A travers les rapports de chantier, quelques personnalités se
dégagent également.
Il ne renouvelle pas le pacte germano-russe d'assistance
mutuelle et mène une politique étrangère agressive qui le met
rapidement en confrontation avec le Royaume Uni et la France. Il se
rapproche alors de l'Autriche et de l'Italie et entreprend un vaste
effort de réarmement.
En 1914, il engage son pays dans la Première Guerre Mondiale. Il
abdique le 9 novembre 1918 et se retire aux Pays-Bas où il meurt en
1941.
Tout au long de sa vie - passionné par les arts classiques et
l'archéologie -
Guillaume II rêve de Moyen Âge et
de vertus chevaleresques.
Soucieux d'égaler son grand père Guillaume I
er et de
s'inscrire dans la lignée des grands empereurs, il exprime son
ambition dans
la restauration du
Haut-Koenigsbourg. Il suit le chantier de très près,
établit des liens étroits avec l'architecte
Bodo
Ebhardt, et visite le chantier tous les ans.
Bodo Ebhardt (1865-1945)Né le 5 janvier 1865 à Brême d'un père fabricant de meubles,
il meurt le 13 février 1945 au château de Marksburg où il réside
depuis 1909.
Après avoir suivi des cours d'ébénisterie à l'école des arts
décoratifs de Berlin, il devient architecte.
Féru de châteaux forts, il publie en 1899 "Deutsche
Burgen", livre dans lequel il propose des reconstitutions de
ruines. La même année, il fonde l'Association pour la conservation
des châteaux forts allemands (Deutsche Burgenvereinigung)
au château de Marksburg, à Braubach en Allemagne.
Il édite Der Burgwart, une revue sur les châteaux, qui
milite en faveur de la conservation, et surtout de la
restauration des châteaux forts médiévaux, ce qui
lui vaut de nombreuses critiques d'opposants à la restauration. Sa
passion pour le Moyen Âge et ses restaurations de châteaux forts
lui attirent la sympathie de Guillaume II, qui lui rend
régulièrement visite dans son atelier berlinois.
Dans le cadre de la
restauration du
Haut-Koenigsbourg, il voyage beaucoup à l'étranger
pour s'inspirer de forteresses existantes. De surcroît, il mène
souvent plusieurs chantiers en même temps, ce qui lui vaudra le
sobriquet de «
rasenderBodo » (Bodo
le pressé !)
Leo Schnug (1878-1933)
Leo Schnug est un dessinateur , artiste-peintre, né à Strasbourg en 1878.
Victime de l'alcool et de la solitude, il décède à l'hôpital
psychiatrique de Brumath-Stephansfeld, le 15 décembre 1933. Il
repose au cimetière de Lampertheim, dans le Bas-Rhin, où sa tombe
peut encore être visitée.
Sa première intervention au château date de 1908, lorsqu'il
prépare les croquis des costumes du défilé de l'inauguration.
Jusqu'en 1914, il réalise les principales peintures murales du
monument, dont la fameuse salle des fêtes de
l'empereur et la salle des trophées de
chasse. Il est aussi l'auteur des œuvres suivantes :
- "Saint Martin partageant son manteau" (Musée de
Strasbourg)
- Décorations murales de la Maison Kammerzell et l'ex-pharmacie
du Cerf à Strasbourg
- "Der von Tierstein" à la mairie de Lampertheim
Charles DickelySerrurier à Orschwiller (village situé au pied du château), il
devient responsable des artisans du fer.
Son équipe réalise l'ensemble des ferronneries du château
(serrures, herses, chaînes, etc.), installe les machines et assure
leur maintenance.
Jusqu'en 1905, il monte tous les jours à pied. Puis il loge sur
place, au-dessus de la forge, et installe sa basse-cour à
l'Oedenburg ! Après l'inauguration, il réalise encore quelques
décorations, dont la grille de la salle du Kaiser qu'il forge avec
son fils Armand. Parallèlement, il conduit des visites guidées du
monument.
Henri BrennerChef des
charpentiers. Il est déjà reconnu dans la profession
lorsque Bodo Ebhardt le sollicite pour devenir contremaître,
directement sous ses ordres. Il se marie en 1905 et monte alors
tous les jours au départ de Châtenois (village à une dizaine de
kilomètres du monument) où ses descendants résident toujours.
Il participe aux travaux de finition jusqu'en 1910. En 1908, il
est récompensé pour son travail et reçoit la médaille du souvenir
en bronze, dont seulement neuf exemplaires furent offerts.